pix pix pix
pix logo
pix
pix
pix
pix
Dernière minute
SORTIES DU MOIS

image
























image


image



Citations Cinéma
C'est formidable le
cinéma. On voit des filles
avec des robes. Le cinéma
arrive et on voit leurs
culs...

Le mépris



pix
pix

Index des articles > Critiques cinéma > La rue de la Honte (K. MIZOGUCHI)


La rue de la Honte (K. MIZOGUCHI)

Article posté par ΨKeitaro.
Paru le mercredi 12 avril 2006 à 15:19
Vu 207 fois.

La rue de la Honte (K. MIZOGUCHI)



LA RUE DE LA HONTE

Titre français : La Rue de la honte
Titre japonais : Akasen chitai
Sortie en France : 25 octobre 1957
Sortie au Japon : 1956
Durée : 1h27
Réalisé par : Kenji Mizoguchi
Scénario de : Masashige Narusawa & Yoshiko Shibaki
Avec : Machiko Kyô (Mickey), Aiko Mimasu (Yumeko), Ayako Wakao (Hanae), Michiyo Kogure (Yasumi), Kumeko Urabe (Otane), Hiroko Machida (Yoriya)...




Résumé du film :
image Yoshikawa est un quartier comme il en existe tant d'autres dans les grandes villes du Japon d' après guerre. C'est le quartier des plaisirs de Tokyo. Alors que le parlement débat sur la probable interdiction de la prostitution au Japon, la vie continue pour toutes les prostituées du quartier. Mickey, une nouvelle venue, avec un mode de vie très américanisé, se prostitue pour fuir la vie familiale. Hanae, elle, se prostitue pour payer les médicaments de son mari, Yumiko pour payer les études de son fils et Yoriya rêve malgré son métier d'un beau mariage...


Avis :
image Cette oeuvre très sombre révèle un accent de malaise profond dans ce japon de l'après guerre. Les conséquences de la seconde guerre mondiale sont encore vives à l'écran, avec à la fois l'influence américaine - l'une des jeunes filles se fait appeler Mickey et son personnage possède tout ce qui peut être américain dans son genre soit surtout les mauvais cotés comme le chewing-gum, les poses peu féminines, le langage - et ses travers (prostituée pour oublier sa liaison avec un G.I. américain). Cette vision du Japon des années 50 est pervertie par un américanisme où même les rêves les plus simples semblent êtres difficiles à atteindre.
Dans ce monde corrompu par l'argent et la misère, le suicide et la prostitution semblent être les seuls recours. Cette société se révèle incapable de donner la moindre chance aux femmes dans la misère, ce qui les pousse à se prostituer car elles n'ont aucun autre recours. Le seul moyen de s'en sortir serait finalement de se prostituer ; cette idée est finalement récurrente tout au long de l’œuvre de Kenji Mizoguchi.



image Merveilleux Mizoguchi, qui n'a jamais autant suggéré sans jamais rien montrer. Oeuvre forte et violente où ces femmes n'ont pas le mauvais rôle bien au contraire. On y retrouve une véritable profession avec ses codes et ses règles. Encore une fois, et après "Les Musiciens de Gion", Mizoguchi montre l'univers de la prostitution des femmes sans concessions. Il n'hésite pas à montrer leur quotidien au plus près tout en l'expliquant. Il montre ce qu'elles font, pourquoi elles le font, comment elles s'en sortent et quels sont leurs échecs et leurs possibles échappatoires. Jamais elles ne se plaignent. L'exemple de Hanaë est frappant. Elle a du se prostituer car son mari est chômeur et malade et qu'elle a un enfant. Elle a dû se prostituer pour qu'ils puissent survivre. Elle a dû se prostituer pour donner un semblant de vie à sa famille. Elle a dû se prostituer mais rêve d'arrêter. Et quand bien même elle s'arrêterait ? Elle se ferait expulser de chez elle et son avenir comme celui de sa famille s'effondrerait.



image « La rue de la Honte » est une réflexion sur la place de la femme dans la société japonaise. Mizoguchi ne fait pas que montrer, il dénonce la "femme au foyer" et la fin des bordels qui n'arrangera pas la condition de ces femmes ni leur misère. Quel est donc cette place que l'on réserve à ces femmes ? Mais Mizoguchi ne fait qu'effleurer la question en éludant tout élément de réponse. C'est le seul lieu où ces femmes sont respectées par les hommes alors qu'elles sont vues comme pestiférées à l'extérieur. Un endroit clos qui ressemble fort au seul paradis auquel elles peuvent prétendre. Dans cet endroit elle vivent, lient des amitiés mais ne sont pas heureuses. Là, dehors ce n'est pas mieux. Au moins ici, elles sont à l'abri.
Rien ne peut écarter ces femmes de leur métier, pas même la loi contre la prostitution qui ne peut être votée comme s'il s'agissait d'un acte de rébellion envers la misère, ou pire, un acte de vie. La loi ne pourrait en effet que salir ces femmes qui ne font que leur travail. Grâce à elles on retrouve, pour un temps du moins, le sourire et l'espoir. Cette "rue de la honte" reste le dernier secours pour beaucoup. Et que penser de cette fin qui allie habilement espoir dans le futur mais qui renie en même temps toute évidence d'un monde meilleur ?




image Un film que le poids des années n'enlèvent rien a son charme et à son sujet d'une lourdeur encore inégalée de nos jours. L'image contraste avec la tristesse des jeunes femmes. Pur et blanche la plupart du temps, Rarement sombre il faut bien le dire, l'absence de réelles couleurs renforce le coté misérable du groupe. La société pervertie par la violence, la peur et la pauvreté font que ces filles de joies trouvent finalement vite leurs marques dans leur nouvel environnement à défaut de mieux. Un film essentiel dans toute filmographie. Avec tout le respect que je dois à Rob Marshall (Chicago est un film extraordinaire), son "Mémoires d'une Geisha" aurait beaucoup à y gagner s'il s'était un tant soi peu penché réellement sur le sujet !!!




Les Plus

- Un sujet toujours d'actualité aujourd'hui même de par chez nous
- Une oeuvre essentiel dans la filmographie du réalisateur
- Un sujet fort et bouleversant
- Le jeu des actrices


Les Moins

- L'absence de tout jugement de la part de Mizoguchi
- Le film pose trop de questions (condition de la femme, l'après guerre, la misère...) pour un seul film de moins d'1h30

Pas de commentaires


Poster un commentaire





gauche centrer justifier droite flottant gras italic souligne lien img surligne panneau barre puce quote php
Blanc Noir Bleu foncé Vert Rouge Marron Violet Orange Jaune Vert clair Vert foncé Turquoise Bleu Fushia Gris foncé Gris clair
        Couleurs : couleurs

     Activer les smileys Désactiver les smileys      BBcode

Commentaire :


Prévisu bbcode activée

Code de sécurité :
Code de securité

Recopier le code :  



   



pix pix
pix pix pix