Article posté par ΨKeitaro.
Paru le lundi 5 février 2007 à 19:39
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Inland Empire
INLAND EMPIRE
INLAND EMPIRE

Date de sortie : 7
Fevrier 2007
Réalisé par : David Lynch
Scénario : David Lynch
Musiques : Angelo Badalamenti
Avec : Laura Dern, Jeremy Irons, Justin Theroux...
Origine : Etats Unis
Genre : Drame fantastique
Durée : 2h52
Année de production : 2006
Titre original : Inland Empire
Résumé :
Une femme amoureuse, en plein tournage
commence a voir des "choses", très vite, la réalité
est dépassée par la fiction et notre personnage central,
tourmenté, tombe dans un monde qu'il ne contrôle pas vraiment.
Critique :
. Bien malin celui qui pourra ecrire une critique
constructive du dernier David Lynch. Comme à son habitude, le
réalisateur entraîne ses personnages dans un monde bipolaire,
entre le réel et l'iréel, le fantastique voir même l'horreur
à certains moments et la réalité dans un Hollywood loin des
fantasmes de l'industrie. L'illusion et la magie de l'industrie
Hollywoodienne se retrouve dans ce film, mais en noir et sombre
au possible.

. Au travers d'un scénario tortueux, le spectateur
semble plongé dans une sorte de coma post crise de la
cinquantaine pour un David Lynch qui n'aura jamais été aussi
sombre mais libre. Cette liberté lui sera peut être fatal à
cause d'une expérience cinématographique ou l'ambition de
créer un film sensoriel, mais ô combien étranger au public.
Jekyll Lynch et David Hyde dans toute sa splendeur.
Oeuvre onirique, à mi
chemin entre le rêve et le cauchemar, Inland Empire plonge le
spectateur dans un monde de folie, bien loin des clichés
d'Hollywood
. Le film se révèle infinniment passionnant et
troublant, l'ajout du numérique permettant une virtuosité
technologique qui ne parvient cependant pas à dissiper le
malaise du spectateur totalement perdu après seulement quelques
minutes de projection. La façon de filmer, tel un film amateur,
permet de ne pas décrocher au premier abord avant de lasser.
Dès lors, on redoute le pire, un réalisateur qui n'est plus
capable de se controler et qu'il réalise un film pour lui même,
n'impliquant plus les spectateur, une sorte de fantasme pour
David Lynch réalisé et transposé à l'écran.

. Si l'on ne comprend pas (toujours) les motivations
du réalisateur, rien à redire en tout cas sur la performance
des acteurs, Laura Dern en tête. Quête de la vérité pour son
personnage, qui mène à une recherche de la réalité pour le
spectateur. Madame Dern y est en effet crédible, joue juste ce
qu'il faut et n'en rajoute pas et c'est tant mieux. Mais le prix
à payer est lourd. 2h52 de décadence, sorte de "Nuit
Américaine" de Truffaut sous acide, le personnage principal
errant parmis les ombres lynchienne parfois à peine furtive,
souvent trop ou pas assez esquissées. Il aurait peut être fallu
freiner les ardeurs d'un réalisateur livré à lui même pour y
trouver au final un fond ainsi qu'un style.
. Godard a dit que le seul grand problème d'un film
est de savoir "où est pourquoi commencer un plan et où et
pourquoi le finir". Visiblement, dans Inland Empire, seul
David Lynch le sait. La précision des dialogues, la position des
personnages, le film dans le film... Jouant sur plusieurs
tableaux, David Lynch manque de peu sa cible, une fois n'est pas
coutume, et offre au spectateur une oeuvre interessante mais peut
être finalement pas tellement aboutie. Au vu de ce Inland
Empire, il suffira de se replonger dans ses anciennes oeuvres
pour les trouver désormais limpides.
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